Une date limite a enfin Ă©tĂ© fixĂ©e pour que les consommateurs puissent prĂ©senter des rĂ©clamations concernant les assurances de protection des paiements (PPI). L’autoritĂ© de rĂ©gulation, la FCA, a dĂ©clarĂ© qu’elle souhaitait mener l’affaire Ă  une « conclusion ordonnĂ©e », en aidant les banques Ă  gĂ©rer leurs responsabilitĂ©s et en espĂ©rant sans doute que le public reprenne confiance dans les services financiers.

Après le 29 aoĂ»t 2019, il sera trop tard pour obtenir une indemnisation en cas de vente abusive d’un produit qui a jetĂ© l’opprobre sur le secteur des services financiers et constitue une expĂ©rience que les gestionnaires de risques ne voudront plus jamais voir se rĂ©pĂ©ter.

Bien que certains partisans de l’assurance affirment qu’elle a sa place, elle a trop souvent Ă©tĂ© recommandĂ©e Ă  des personnes qui n’en avaient pas besoin. Les primes Ă©taient souvent Ă©levĂ©es et de nombreuses personnes ne se rendaient mĂŞme pas compte qu’elles payaient pour cette assurance ; en fait, il existe de nombreux exemples oĂą l’assurance a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e avec peu ou pas de consentement de la part du client. De mĂŞme, elle a Ă©tĂ© vendue Ă  des personnes ayant des problèmes de santĂ© prĂ©existants ou Ă  des travailleurs indĂ©pendants qui n’auraient pas pu y prĂ©tendre.

Ces ventes abusives ont donné une mauvaise image des banques et ont incité de nombreuses personnes à se demander pourquoi le produit a été vendu avec une supervision, des conseils et un contrôle de la gestion des risques aussi médiocres. Pourquoi le personnel des banques a-t-il continué à être incité à la vente abusive, même lorsque des examens étaient en cours, et pourquoi le problème était-il si endémique ?

Le PPI a Ă©tĂ© un Ă©chec de gouvernance, les banques n’ayant pas su rĂ©glementer leurs procĂ©dures, et son hĂ©ritage perdurera après l’Ă©chĂ©ance du mois d’aoĂ»t. Les comportements ont-ils changĂ© ? Nombreux sont ceux qui pensent qu’il y a eu des amĂ©liorations, mais l’autosatisfaction est dangereuse.

Des produits similaires aux PPI voient le jour, par exemple ceux qui sont prĂ©sentĂ©s comme des plans de « gel des dettes », mais le moment est venu de veiller Ă  ce que les normes ne soient pas Ă  nouveau abaissĂ©es. D’autres domaines, tels que les rentes et les comptes bancaires packagĂ©s, ont Ă©galement suscitĂ© des inquiĂ©tudes.

Les leçons de la gestion des risques ont-elles été tirées ?

En termes de rĂ©glementation, la FCA semble avoir une approche beaucoup plus rigoureuse que la FSA de l’Ă©poque et son attitude souvent suggĂ©rĂ©e de « lĂ©gèreté ». Sous la FSA, il y avait effectivement des examens et des amendes, mais ils n’avaient pas beaucoup d’impact. L’argent Ă©tant facile Ă  gagner, le rĂ©gulateur Ă©tait ignorĂ©.

Les institutions financières ont Ă©tĂ© en grande partie blâmĂ©es pour leur culture axĂ©e sur la maximisation des profits Ă  court terme, sans se soucier des implications futures ou de la gestion des risques. Le personnel chargĂ© de la vente des PPI Ă©tait souvent soumis Ă  des pressions pour atteindre les objectifs fixĂ©s et, selon certaines sources, des employĂ©s auraient Ă©tĂ© victimes de brimades et d’humiliations s’ils n’avaient pas Ă©tĂ© Ă  la hauteur de leur tâche.

Certaines banques ont affirmĂ© que les conseils d’administration et mĂŞme les cadres supĂ©rieurs, y compris les spĂ©cialistes du risque, n’Ă©taient pas au courant des pratiques de vente.

Des changements tels que le rĂ©gime des cadres supĂ©rieurs de la FCA visent Ă  garantir que les dirigeants ont une meilleure comprĂ©hension de la rĂ©alitĂ© opĂ©rationnelle. En outre, la FCA met l’accent sur la mise en place d’une culture appropriĂ©e dans le cadre de son rĂ©gime de conformitĂ©.

L’action rĂ©glementaire est un bon point de dĂ©part, mais elle doit ĂŞtre soutenue en interne par un programme efficace de gestion des risques, de contrĂ´les et d’application des politiques, ainsi que par des rapports significatifs au niveau du conseil d’administration.

Il est clair que les banques et les autres fournisseurs ne sont en aucun cas hors de l’eau – ils doivent donc s’assurer qu’ils placent le risque opĂ©rationnel et la gouvernance en tĂŞte de leurs prioritĂ©s. S’ils ne le font pas, la rĂ©glementation sera beaucoup plus sĂ©vère pour obliger les coupables Ă  rendre compte de leurs actes.