Noël approche et les commerçants mettent tout en œuvre pour que les clients dépensent, dépensent et dépensent encore. Mais pour ceux qui sont déjà aux prises avec des problèmes d’argent, les dettes supplémentaires qu’ils accumulent seront synonymes de misère bien au-delà du Nouvel An.
L’autorité de régulation a-t-elle donc un rôle à jouer pour garantir une meilleure protection des consommateurs ? Cet été, un groupe de 28 associations caritatives et groupes de pression a envoyé une lettre ouverte au ministre de l’économie, John Glen, dans laquelle il affirmait que la FCA était coupable d’un « manque d’action en matière de prêts abusifs ». Ils ont demandé l’instauration d’un plafond à l’échelle du marché, comme c’est le cas actuellement pour les prêts sur salaire, pour d’autres formes de crédit à coût élevé, notamment certaines cartes de crédit et les prêts de porte-à-porte. La lettre indique que le fait que cette mesure n’ait pas été imposée par l’autorité de régulation « remet en question sa crédibilité en matière de protection des consommateurs ». Mais cette critique est-elle juste ? La FCA a procédé à un examen approfondi du crédit à coût élevé et a mis en place une série de mesures, notamment : Location avec option d’achat
Depuis le 1er avril, la FCA a introduit un plafond de prix dans le secteur de la location avec option d’achat, qui permet aux clients de payer en plusieurs fois pour des biens ménagers. Les acteurs du marché, notamment BrightHouse, EasyBuy et PerfectHome, doivent désormais fixer un plafond de crédit total de 100 %, comparer leurs prix à ceux de trois autres détaillants traditionnels et ne pas augmenter les coûts en ajoutant d’autres produits tels que l’assurance, les garanties et les frais d’arriérés. L’autorité de régulation estime que ce plafond permettra aux consommateurs d’économiser jusqu’à 22,7 millions de livres sterling par an. En février, BrightHouse a fermé 30 magasins, entraînant la perte de 350 emplois, ce qui laisse supposer qu’elle savait qu’il y aurait
moins de possibilités de réaliser des profits élevés. Buy Now Pay Later
En juin, la FCA a annoncé que de nouvelles règles entreraient en vigueur le 12 novembre, ce qui permettrait aux consommateurs d’économiser entre 40 et 60 millions de livres par an. Elles interdisent notamment de facturer des intérêts rétroactifs sur des sommes déjà remboursées. En règle générale, les détaillants proposent une période promotionnelle de 12 mois, pendant laquelle les clients n’ont pas à effectuer de paiements ni à payer d’intérêts. Toutefois, s’ils ne remboursent pas la totalité du montant pendant cette période, des intérêts sont souvent facturés à partir de la date d’achat. Or, les consommateurs qui avaient remboursé une partie du montant dû se voyaient encore facturer des intérêts rétroactifs à compter de la date d’achat. Cette pratique a été supprimée et les fournisseurs sont désormais tenus de fournir de meilleures informations, notamment sur la date à laquelle la période d’offre est sur le point de prendre fin. L’offre « Achetez maintenant, payez plus tard » est de plus en plus répandue et est disponible dans de nombreux magasins en ligne et sur catalogue, Marks & Spencer ayant récemment rejoint la mêlée. Cartes de crédit sur catalogue et cartes de magasin
De nouvelles règles ont été promulguées en décembre 2018 et en juin 2019, avec l’obligation de rappeler aux clients la fin des périodes d’offre, des règles plus strictes sur les augmentations de limites de crédit et une protection plus forte pour les clients qui ont contracté des dettes à long terme. Découverts
À partir du 18 décembre, les banques doivent désormais permettre aux clients de mieux comprendre leurs dépenses et de savoir s’ils utilisent leurs découverts. Les « soldes disponibles » ne doivent plus inclure les facilités de découvert, qui peuvent suggérer qu’un compte est créditeur. Si un compte est à découvert, il doit désormais apparaître sous la forme d’un nombre négatif sur un guichet automatique ou sur un relevé en ligne. Les banques doivent également fournir à leurs clients davantage d’alertes sur leur téléphone portable, les informant des frais encourus. Elles ne pourront plus facturer des fourchettes plus élevées pour les découverts non arrangés et ne pourront plus facturer des frais quotidiens fixes pour les emprunts à découvert.
Les TAEG doivent être affichés pour les aider à comparer avec d’autres moyens d’emprunt. Malgré cela, certains critiques, dont le chancelier fictif John McDonnell, ont déclaré que la FCA aurait pu aller plus loin et plafonner les frais de découvert. Un équilibre difficile à trouver
Au début de l’année, une étude du TUC a montré que la dette des consommateurs s’élevait à 428 milliards de livres sterling, la moyenne par ménage étant de 15 385 livres sterling, un nouveau sommet et une augmentation de 886 livres sterling par rapport à l’année précédente, et il se pourrait bien qu’elle ait encore augmenté. La FCA a montré qu’elle souhaitait une meilleure protection, en particulier pour les personnes susceptibles de se retrouver piégées dans des dettes à long terme. Toutefois, si elle est considérée comme trop draconienne, certains diront que ses actions réduisent le choix des consommateurs et nuisent au marché des services financiers. L’autorité de régulation est-elle allée assez loin ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais à l’approche de 2020, l’efficacité de ces mesures fera l’objet d’un examen minutieux et permanent.