Au début de l’année 2020, les tempêtes Ciara, Dennis et Jorge ont fait des ravages dans de nombreuses régions du Royaume-Uni, le mois de février ayant été le plus humide jamais enregistré. Les entreprises sont touchées de toutes sortes de manières, qu’il s’agisse de dommages physiques aux locaux de travail et aux domiciles des employés, de retards dans les transports ou de perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
De nombreuses entreprises sont touchées et ont besoin de conseils. Il est donc opportun que les gestionnaires de risques puissent désormais améliorer leur compréhension grâce à un nouveau forum. L’Institute of Risk Management (IRM) a récemment créé le Climate Change Special Interest Group, qui organisera des réunions mensuelles avec les membres de son comité principal et des événements trimestriels basés sur la recherche, les meilleures pratiques et les solutions en matière de gestion des risques liés au changement climatique. Le président de l’IRM, Iain Wright, a déclaré :
« Le récent Global Risks Report 2020 du Forum économique mondial a souligné que les risques liés au changement climatique représentaient trois des cinq principaux risques mondiaux. Les principales parties prenantes, y compris les autorités de réglementation, s’attendent à ce que les cadres de gestion des risques existants prennent en compte les risques liés au changement climatique. Le groupe aura donc pour mission d’aider les organisations à améliorer la maturité de leurs cadres de gestion des risques, de l’identification à la déclaration des risques liés au changement climatique ».
Informer les investisseurs
Les sociétés cotées en bourse doivent savoir que le Financial Reporting Council (FRC) a récemment annoncé qu’il procédait à un examen approfondi pour déterminer si les entreprises et leurs auditeurs décrivaient pleinement les risques financiers liés au changement climatique dans leurs comptes. Le FRC évaluera un certain nombre de rapports financiers provenant de différents secteurs afin de déterminer s’ils respectent les exigences en matière de rapports liés à l’urgence climatique. Elle vérifiera également si les auditeurs accordent suffisamment d’attention à cette question et s’ils reflètent correctement le risque. De plus amples informations sur cet examen sont attendues au début de l’année 2021. L’objectif est d’assurer la clarté pour les investisseurs et de montrer où se situent les risques, et l’on s’attend à ce que l’examen exerce une pression sur les cabinets comptables et conduise à des règles plus strictes en matière de divulgation. Selon Sir Jon Thompson, directeur général du FRC :
« Non seulement les conseils d’administration des entreprises britanniques ont la responsabilité de rendre compte de leur impact sur l’environnement et des risques que le changement climatique fait peser sur leurs activités, mais les investisseurs attendent d’elles qu’elles opèrent de manière durable. Les auditeurs ont la responsabilité de demander à la direction d’évaluer et de signaler l’impact du changement climatique sur leur entreprise.
»
Entre-temps, lors d’un récent sommet sur le climat, Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre, a demandé à un plus grand nombre de grandes institutions financières de rejoindre la Task Force on Climate-Related Financial Disclosures (groupe de travail sur les informations financières liées au climat). Ce groupe a été créé en 2015 par le Conseil de stabilité financière « pour développer des informations volontaires et cohérentes sur les risques financiers liés au climat à l’usage des entreprises, des banques et des investisseurs pour fournir des informations aux parties prenantes ». Il a ajouté : « Nous travaillerons avec les autorités pour nous engager dans des voies qui rendront ces informations obligatoires. Défis pour les PME
Même s’ils n’ont pas d’actionnaires à affronter, les responsables de la gestion des risques pour les petites entreprises peuvent constater que les conditions météorologiques extrêmes créent des problèmes au quotidien et à plus long terme. En cas d’inondation, il peut devenir de plus en plus difficile de trouver une assurance abordable et il convient de tout mettre en œuvre pour montrer à l’assureur que l’entreprise a renforcé sa résilience. Il peut être possible de demander une subvention pour le rétablissement de l’entreprise après une inondation afin d’aider à financer ces mesures et, pour les personnes touchées, il est également possible de bénéficier d’un allègement des taux d’imposition des entreprises pendant une période d’au moins trois mois. Certaines autorités locales dans les zones les plus touchées ont également mis en place des programmes de financement d’urgence. Mais les mesures d’urgence n’ont qu’une portée limitée et il est de plus en plus évident que de nombreuses autres régions du Royaume-Uni vont subir des dégâts dus aux inondations, les mesures gouvernementales visant à améliorer les défenses contre les inondations n’étant pas suffisantes. Les effets de l’élévation du niveau de la mer et des pluies plus fortes et plus persistantes ne peuvent que s’aggraver. C’est pourquoi les entreprises devraient considérer comme une priorité le fait de prendre dès maintenant des mesures pour gérer le risque croissant.