Ces dernières années, les acteurs du secteur réglementé des prêts sur salaire ont été confrontés à une série de nouvelles règles appliquées par la Financial Conduct Authority (FCA) et la Competition and Markets Authority (CMA).

Les nouvelles règles

  • Depuis le mois de mai, tous les prêteurs en ligne sont tenus de faire de la publicité sur au moins un site de comparaison de prix et d’afficher un lien vers ce site.
  • Les prêteurs sur salaire, qu’ils soient en ligne ou qu’ils aient pignon sur rue, doivent désormais fournir à leurs clients existants un récapitulatif du coût de leur emprunt. Ce récapitulatif indiquera le coût total de leur dernier prêt, le coût cumulé de leurs emprunts auprès de ce prêteur au cours des 12 derniers mois et l’incidence des retards de remboursement sur le coût de leurs emprunts.
  • En janvier 2015, la FCA a imposé un plafond sur les coûts des prêts sur salaire, ce qui signifie que les intérêts et les frais sur tous les prêts à court terme à coût élevé ont été plafonnés à 0,8 % par jour du montant emprunté.
  • Si l’emprunteur ne peut pas rembourser son prêt dans les délais, les frais de défaillance ne doivent pas dépasser 15 livres sterling. En outre, le coût total, qui comprend les frais et les intérêts, est plafonné à 100 % de la somme initiale. Cela signifie également qu’aucun emprunteur ne remboursera jamais plus du double de ce qu’il a emprunté.

La réglementation est-elle allée trop loin ?

S’il est clair qu’un renforcement de la réglementation est nécessaire, celle-ci peut avoir des conséquences négatives importantes pour ceux qu’elle est censée aider. Ainsi, la FCA continue d’étudier le marché et s’apprête à publier les conclusions de son « appel à contribution » sur les effets du plafonnement des prix et sur l’opportunité de le modifier. L’autorité de régulation souhaite notamment savoir si le fait que le plafond soit fixé à son niveau actuel signifie que davantage de consommateurs se tournent vers les usuriers illégaux. Les travaux de la FCA porteront également sur d’autres aspects du marché, notamment les découverts bancaires, en particulier ceux qui ne sont pas autorisés, car ils ont été critiqués pour le niveau élevé des frais qu’ils entraînent.

D’autres sont rejetés

Les emprunteurs à haut risque ont tendance à avoir beaucoup plus besoin de prêts sur salaire, ce qui en soi peut créer un environnement difficile pour ceux qui cherchent à offrir des produits adéquats au bon taux d’intérêt tout en restant conformes. Les méthodes d’acceptation plus strictes signifient qu’un plus grand nombre d’emprunteurs sont refusés. La Consumer Finance Association, qui représente les prêteurs sur salaire, affirme que le plafonnement des prix a déjà réduit de 600 000 le nombre de consommateurs ayant accès au crédit. Elle affirme que le nombre de prêts approuvés depuis 2013 a chuté de 42 %. Il est entendu que de plus en plus de personnes ont des difficultés à payer leurs factures de services publics et de taxe d’habitation à cause de cela.

Il s’agit d’un secteur hautement réglementé

Mais où vont ces clients ? Il est à craindre qu’un plus grand nombre d’entre eux fassent appel à des usuriers, qui non seulement pratiquent des tarifs plus élevés, mais peuvent aussi se montrer menaçants pour s’assurer du remboursement. Si le secteur des prêts sur salaire a fait l’objet de critiques de la part de certains, il convient de rappeler qu’il existe des entreprises de bonne réputation, qui sont non seulement enregistrées auprès de la FCA, mais qui respectent également un code de conduite sectoriel et qui prennent la gestion des risques au sérieux. Il ne fait aucun doute que les prêts sur salaire ont leur place pour les personnes qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, qu’elles attendent d’être payées ou qu’elles aient une urgence soudaine à régler – comme une chaudière cassée en hiver, par exemple. Beaucoup y ont recours et le Sunday Mirror a rapporté en avril que 17 infirmières par jour demandaient des prêts sur salaire, en plus d’un quart d’entre elles qui demandaient des subventions pour difficultés financières au Royal College of Nursing.

Trouver un équilibre est essentiel

Il ne fait aucun doute qu’un marché des prêts sur salaire bien réglementé et transparent peut apporter une aide, à condition que l’emprunteur comprenne les frais. Pour les gestionnaires de risques, il est essentiel de faire preuve de diligence raisonnable pour s’assurer que ces nouvelles règles sont respectées. Mais les régulateurs doivent aussi se rendre compte que si des prêts peuvent être proposés dans un cadre de risque bien géré, alors les fournisseurs de prêts sur salaire ont besoin d’une réglementation proportionnée.